Chers collègues, Les contraintes imposées par la transition énergétique et plus généralement par la protection de l’environnement et de ses écosystèmes ne sont plus à mon avis un choix. Nous devons les prendre en compte, collectivement et individuellement. Il serait irresponsable de se retrancher derrière l’absence d’une gouvernance mondiale. En France, la loi sur la transition énergétique et la croissance verte adoptée en 2015 fixe des objectifs chiffrés. L’Observatoire de Paris, en tant que Grand Etablissement doit y prendre sa part. C’est une obligation légale et une nécessité morale. Voici dans le détail mes réponses à votre questionnaire, Bien amicalement, Martin ================= 1 Les objectifs de décroissance des émissions de GES et de consommation d’énergie pour les établissements publics sont fixés par la loi sur la transition énergétique de 2015. Comment comptez-vous procéder pour les atteindre ? Quelles actions envisagez-vous ? En particulier sur : • - la gestion des bâtiments • - les modes de mission  • - l’informatique • - la restauration - Comme l'a montré l’étude réalisée par la commission Energie-Climat de l’Observatoire, la gestion des bâtiments et les modes de transport sont les deux principaux postes d'émissions de carbone sur lesquels nous pouvons agir.  - En ce qui concerne les bâtiments, il faut amplifier la démarche d’optimisation des flux d’énergie (y compris pour l’informatique) et de rationalisation de leur utilisation. Pour le moyen terme, je vous propose de faire de l’élaboration d’un plan de rénovation énergétique des bâtiments construits au XXième siècle sur Meudon, Paris et Nançay, l’une des priorités de la prochaine mandature de présidence. - En ce qui concerne nos déplacements, nous devons collectivement en débattre au CA, et sous l’impulsion des travaux de la commission adopter une charte en la matière. Nous devons aussi promouvoir la pratique des réunions, colloques et séminaires internationaux sous la forme de "web-conférences ». Les outils disponibles sont souvent un frein. Il faut voir avec la DIO comment améliorer l’efficience de ces outils et, avec le service de communication, en assurer la promotion au sein de l’établissement. En ce qui concerne les véhicules de service il faut tendre vers une flotte majoritairement électrique, ou à défaut hybride (longues distances). Pour les véhicules du personnel il faut multiplier les points de recharge à Meudon et Nançay. - L’informatique est bien sur un élément énergivore de notre infrastructure. Elle doit être incluse dans la réflexion globale d’optimisation des flux pour diminuer notre empreinte carbone, aussi bien pour des économies à court terme qu'à plus long terme ("green computing », récupération de la chaleur dans un bâtiment rénové, etc.).  - En matière de restauration, la question est plus vaste que celle de la seule empreinte carbone, puisqu’il s’agit aussi d’assurer une offre saine, eco-responsable et diversifiée. L’exigence de l’Observatoire en la matière doit être discutée et objectivée en CA (produits issus de filières courtes, offre bio, végétarienne, etc.), et implémentée en conséquence dans les appels d’offre pour la passation des marchés des cantines de l’Observatoire et de leur approvisionnement.  2 La quantification et le suivi des émissions de GES et de la consommation d’énergie est le préalable nécessaire à toute politique énergétique et climatique globale à l’échelle de l’établissement. Quel type de bilan (SCOPE 1, 2 ou 3) pensez-vous nécessaire pour l’Observatoire ? - Les trois niveaux font sens. Toutefois, pour des raisons pratiques (traçabilité de la fabrication des produits et filières de recyclage souvent inexistantes) il faut traiter en priorité les bilans au niveau SCOPE 1 (GES émis directement par l’établissement) et SCOPE 2 (GES produits par l’énergie consommée). N’étant pas moi même spécialiste des bilans carbone au sens « SCOPE », je pense sur cette question que toutes les émissions liées directement ou indirectement aux activités professionelles des personnels de l’Observatoire doivent être évaluées, afin de savoir quels sont les domaines sur lesquels nous devons agir. Une évaluation même approximative valant mieux que pas d’évaluation du tout.  3 Quelle coordination avec les laboratoires envisagez-vous sur ces actions ? - Toutes les entités de l’Observatoire doivent être parties prenantes de cette politique qui sera discutée et actée par le CA.  4 Le CA sortant s’était doté d’une commission énergie-climat pour l’aider à définir une politique éco-responsable. L’exécutif sortant a repris certaines des recommandations de cette commission. Le CA a également voté à l’unanimité mi-2019 une délibération demandant de "placer la transition écologique au cœur des priorités de l’Observatoire de Paris et à mettre tout en œuvre pour mesurer, suivre et abaisser sa consommation énergétique et son empreinte carbone selon les textes en vigueur." Comptez-vous renouveler cette commission au prochain CA ? Quelle place souhaitez-vous donner à la déclaration du CA dans les priorités d’actions de l’établissement ? - Cette commission doit être maintenue. La transition écologique est l’une des priorités de mon projet.  Lire mes réponses à la question 1, ainsi que mon projet pour l’Observatoire.  5 Quelle (ré-)organisation dans les services envisagez-vous pour engager la transition énergétique ? - Une ré-organisation des services ne me semble pas nécessaire pour mettre en oeuvre cette politique.  - L’embauche d’une personne compétente en la matière, profil de type « économe de flux », est indispensable pour monter et suivre les différents dossiers en relation avec la commission énergie-climat du CA.  - Afin de construire et déployer cette politique sur l’ensemble de l’Observatoire, il faudra mettre en place des correspondants Energie Climat dans chacune des entités (UMRs, IMCCE, UFE, USN et UMS).  6 Envisagez-vous de demander aux tutelles de définir des objectifs de réduction des émissions de GES pour accompagner la démarche de l’Observatoire, de faire évoluer les modes de fonctionnement des laboratoires, de revoir les modalités d’évaluation des chercheurs ? - Les objectifs à atteindre sont ceux définis pas la loi de transition énergétique. Il n’y a pas lieu de les redéfinir à court terme. - Il faudra bien sur discuter avec toutes les tutelles partenaires de l’Observatoire (CNRS et Universités) pour identifier les points de convergence et ceux où des actions communes sont possibles.  - Dans son rôle à la Conférence des Présidents d’Université, le président de l’Observatoire doit discuter et promouvoir ce sujet avec ses collègues présidents d’Universités et d’Etablissements. Des discussions à tous les niveaux sont utiles pour apprendre les uns des autres, faire évoluer nos modes de fonctionnement, et atteindre les objectifs dans les délais. - L’évaluation du chercheur est individuelle et doit être fondée sur les critères définis par les organismes et les sections d’évaluation pour une recherche de qualité. Toutefois, certains critères actuels, comme les participations aux colloques internationaux, pouvant directement encourager des comportements à fortes émissions de GES, je pense qu’ils devraient être reformulés. -7 Le groupe énergie-climat organise régulièrement des conférences de sensibilisation des agents de l’Observatoire sur ces thématiques. Pensez-vous légitime de diffuser une annonce générale par courriel à tout l’établissement (dontuseit) pour de tels évènements, rares et d’intérêt général ? - Au delà des annonces régulières du groupe Energie Climat qui doivent passer par le système d’information standard (BIOP, liste sympa, affichage,...), il serait légitime d’utiliser le système d’annonce générale (dontuseit) pour quelques événements emblématiques sur le sujet (eg bilan annuel, conférence exceptionnelle, etc.).  8 Acceptez-vous de soutenir (personnellement et au nom de l’observatoire) l’appel pour former tous les étudiants du supérieur aux enjeux climatiques et écologiques ( https://urlz.fr/ajyN ), et de promouvoir ces enjeux au sein de PSL ? - Je soutiens et j’ai signé cet appel à titre personnel.  - Le soutien au nom de l’Observatoire serait emblématique et de forte portée symbolique. Il doit être discuté en CA.  - Je suis  bien sur d’accord pour promouvoir l’implémentation de tels enseignements transverse au sein de PSL, et identifier avec l'UFE quelles pourront être les contributions de l’Observatoire à ces enseignements. -- *********************************************** Dr  Martin GIARD, IRAP, Université de Toulouse - UPS/CNRS email: martin.giard@irap.omp.eu web: www.irap.omp.eu Tel: (+33) 6 12 26 08 44 ************************************************