EROEI

Ce texte parle de EROEI : qu’est ce que c’est que ce truc ?

EROEI = Energy Returned On Energy Invested ou TRE Taux de Retour Energétique, en français, est le ratio d’énergie utilisable acquise à partir d’une source donnée d’énergie, rapportée à la quantité d’énergie dépensée pour obtenir cette énergie. Quand l’EROEI d’une ressource est inférieur ou égal à 1, cette source d’énergie devient un "puits d’énergie", et ne peut plus être utilisée comme source d’énergie primaire (wikipedia).

Sur cette page de Wikidédia, on trouve les TRE de plusieurs sources d’énergie fossiles, nucléaires et renouvelables.

Le TRE du pétrole était de 100 avant les années 1940, c’est à dire qu’il fallait consommer un baril de pétrole pour trouver, extraire et raffiner 100 barils de pétrole. Le TRE du pétrole est aujourd’hui de 4 en moyenne dans le monde (10 pour le pétrole d’Arabie Saoudite). Ce chiffre ne fait que baisser. Quand il atteindra 1, il restera encore du pétrole mais il ne sera plus exploitable.

26 janvier 2014 :

Le vendredi 13 décembre 2013, Benoit Thévard a présenté un séminaire à l’Institut Momentum à Paris, sur le thème de l’ERoEI et de l’Energie Nette. A l’issu de ce séminaire, il a rédigé un article pour l’Institut Momentum qui vient d’être publié, dont voici un extrait :

Quelle part de la population est capable de comprendre l’évolution de la production et des réserves pétrolières ? Qui est en mesure d’expliquer le fonctionnement d’une centrale nucléaire ? Qui sait analyser les externalités liées à l’extraction des sables bitumineux du Canada ? Le secteur énergétique est de ceux qui font l’objet des plus nombreuses désinformations, déformations et manipulations de données.

Celles-ci alimentent une recrudescence de théories du complot (moteur à eau), de bulles spéculatives (gaz de schiste) et d’inventeurs, souvent extravagants, qui promettent une énergie libre, illimitée et écologique pour l’humanité entière (moteur à aimants permanents). Il est en effet très facile de faire croire à une abondance rassurante en masquant les aspects les plus gênants de la réalité.

Cette situation n’est pas toujours liée à de la mauvaise foi. Elle est souvent imputable à l’hyperspécialisation des experts qui, pour être capables de développer et comprendre les techniques les plus pointues, s’affranchissent des variables gênantes de la grande équation du Monde, au point d’en méconnaître toute la complexité.

Certains chercheurs ont pris de la hauteur pour accéder à une vision globale, une vision systémique qui tienne compte de la complexité des interdépendances entre l’Homme et son environnement. Une telle approche permet d’intégrer l’énergie comme faisant partie de chaque élément, de chaque transformation de l’écosystème et non comme un secteur industriel que l’on peut gérer indépendamment du reste.

Howard Thomas Odum est de ceux-là. Cet écologue américain, connu pour ses travaux sur l’analyse systémique des systèmes écologiques, publie en 1973 un papier dont la pertinence reste remarquable quarante années plus tard, malgré les progrès technologiques et l’accélération de l’innovation que nous avons connus depuis.

Son analyse démontre que, bien qu’indissociables dans la réalité, les trois éléments du triptyque énergie-écologie-économie sont aujourd’hui pris en compte séparément et par des spécialistes, provoquant des choix politiques non-durables, des oppositions militantes fortes et des dégradations irréversibles. H. T. Odum montre également qu’il ne suffit pas de quantifier l’énergie en termes de ressources brutes, mais qu’il faut analyser la quantité d’énergie dont la société pourra réellement disposer en fin de compte : l’énergie nette.

La suite de l’article est ici

Pour en savoir plus : Voici deux liens sur l’évolution de cet indice et l’impact de cet indice sur le niveau de vie

Françoise Roques